Les travaux de la CoRPAR

Données dosimétriques

Pour un plein accĂšs Ă  l’information dosimĂ©trique

Texte acté dans les réseaux régionaux de PCR puis voté unanimement par la Coordination nationale des Réseaux régionaux de PCR lors de sa séance du 10 février 2012.

L’objet de ce texte est de poser le problĂšme de la contradiction entre l’accĂšs trĂšs parcellaire‐ pour les PCR ‐ Ă  l’information dosimĂ©trique et leur rĂŽle dĂ©terminant en vue de rĂ©duire les expositions des travailleurs aux rayonnements ionisants.
Il en découle une demande forte exprimée unanimement par les PCR.

A l’instar des diffĂ©rentes instances qui se sont exprimĂ©es sur le sujet (cf. chapitre IV de l’analyse ci dessous), la Coordination observe qu’il y a une rĂ©elle contradiction entre le dĂ©faut d’accĂšs Ă  l’information dosimĂ©trique pour les PCR et la mise en oeuvre d’une radioprotection adaptĂ©e par ces mĂȘmes acteurs.

Cette situation apparait d’autant plus paradoxale qu’une des missions de la PCR est de produire auprĂšs de l’IRSN l’information relative Ă  la dosimĂ©trie opĂ©rationnelle.

La Coordination estime que les donnĂ©es issues du suivi dosimĂ©trique ne peuvent ĂȘtre assimilĂ©es Ă  une information diagnostique. Cela vaut pour les rĂ©sultats d’exposition externe mais aussi pour ceux relevant de l’exposition interne. En effet, la connaissance (par anthropogammamĂ©trie ou radiotoxicologie) d’une contamination interne ‐ en nature isotopique et en activitĂ© ‐ renseigne d’abord sur une situation d’exposition que la PCR devra maĂźtriser sans attendre. Ensuite, elle permet d’effectuer un calcul de dose (volet rĂ©glementaire) de la mĂȘme façon que l’on calcule une dose reçue par exposition externe.

Elle ne constitue donc pas un Ă©lĂ©ment de diagnostic comme peut l’ĂȘtre, par exemple, la recherche d’un marqueur cancĂ©reux chez un patient, information qui, elle, relĂšve clairement du secret mĂ©dical.

La connaissance des informations dosimétriques permettrait en outre à la PCR de collaborer plus activement et plus rapidement avec le médecin du travail pour optimiser la radioprotection.

La Coordination tient Ă  souligner que la France est isolĂ©e dans sa dĂ©marche actuelle et que bien d’autres pays dĂ©mocratiques, attachĂ©s au caractĂšre confidentiel des donnĂ©es mĂ©dicales, n’assimilent pas les informations dosimĂ©triques Ă  une information mĂ©dicale.

La Coordination est aussi sensible Ă  la crainte, exprimĂ©e par des partenaires sociaux, d’une gestion de l’emploi des salariĂ©s par la dose.

En consĂ©quence, la Coordination nationale des RĂ©seaux de PCR demande que les PCR puissent avoir un accĂšs, via le systĂšme sĂ©curisĂ© de SISERI, Ă  l’ensemble des informations dosimĂ©triques des travailleurs qui les concernent au mĂȘme titre que le mĂ©decin du travail.

La Coordination souhaite donc qu’une modification des dispositions rĂ©glementaires actuelles soit engagĂ©e en ce sens.

Enfin, dans un tel contexte, la Coordination souhaite que des outils juridiques permettent de renforcer l’indĂ©pendance de la PCR, en particulier pour que l’employeur ‐ en‐dehors des situations spĂ©cifiques oĂč l’employeur est PCR ‐ ne puisse exiger la transmission des informations de suivi dosimĂ©trique auxquelles il n’a pas droit ; la transmission au travailleur reste de la responsabilitĂ© du MĂ©decin du Travail.

Texte de la prise de position

Cette prise de position rĂ©sulte de l’analyse suivante :

I – AccĂšs Ă  l’information dosimĂ©trique

En matiĂšre d’exposition des travailleurs aux rayonnements ionisants, c’est le code du Travail qui dĂ©finit, d’une part, les valeurs limites rĂ©glementaires et, d’autre part, les conditions de la surveillance1 de ces travailleurs exposĂ©s ayant notamment pour objet de vĂ©rifier le respect de ces valeurs limites. En application de ces dispositions, l’arrĂȘtĂ© du 30 dĂ©cembre 20042 dĂ©finit les conditions d’accĂšs aux informations dosimĂ©triques.

Cette possibilitĂ© de consulter les donnĂ©es dosimĂ©triques est strictement rĂ©glementĂ©e3. Seul le mĂ©decin du travail y a un plein accĂšs, la Personne compĂ©tente en radioprotection (un acteur‐clĂ© du dispositif de prĂ©vention) n’y ayant qu’un accĂšs trĂšs limitĂ©.

Le systÚme SISERI centralise les informations des dosimétries passive, interne et opérationnelle ainsi que les résultats des analyses du suivi de la contamination interne des travailleurs en radiotoxicologie et anthroporadiamétrie.

Sous la responsabilitĂ© du chef d’établissement, la PCR a un accĂšs direct (via internet) aux valeurs de dose efficace et de dose opĂ©rationnelle (uniquement sur les 12 derniers mois) des travailleurs qu’elle suit.

Dit autrement, la PCR n’a pas accĂšs aux valeurs de dose externe, de dose aux extrĂ©mitĂ©s et de dose interne (dose efficace engagĂ©e) de ces mĂȘmes travailleurs.

De son cÎté, le médecin du travail a accÚs à toutes ces informations dosimétriques.

 

AccĂšs Dose
Efficace
Dose
Opérationnelle
Dose
Externe
Dose
Interne
Travailleurs  Demande Ă©crite  AccĂšs Ă  toute valeur et Ă  l’historique dosimĂ©trique sur
demande,
réponse sous pli confidentiel.   
MDT

Direct par
Internet

Demande écrite 

AccĂšs Ă  toute valeur des 12 derniers mois.
Historique dosimétrique sur demande,
réponse sous pli confidentiel.    
PCR Direct par
Internet 
 AccÚs à toute valeur des 12
derniers mois. 
   

II ‐ Le secret mĂ©dical

Le secret mĂ©dical relĂšve du secret professionnel dont l’atteinte est sanctionnĂ©e par les dispositions du Code pĂ©nal (art. L.226‐13)4. Il s’inscrit dans le droit au respect de la vie privĂ©e de toute personne prise en charge par un professionnel de santĂ©. Il n’est pas applicable dans certaines situations5 (i.e. cas de violences physiques ou psychiques).

Les modalités du secret sont précisées dans le code de déontologie médicale6.

La loi Kouchner du 4 mars 2002, relative aux droits des malades, apporte d’importants bouleversements en plaçant le malade au centre de toutes les dĂ©cisions qui le concernent.
Ainsi, le secret mĂ©dical n’est pas opposable au patient.

Ce secret peut ĂȘtre partagĂ©. D’abord par une Ă©quipe soignante mais aussi par une personne de confiance dĂ©signĂ©e par le patient (majeur). Cette personne ‐ qui peut ĂȘtre un parent, un proche ou le mĂ©decin traitant ‐ est dĂ©signĂ©e par Ă©crit. Elle pourra accompagner le malade dans ses dĂ©marches et assister aux entretiens mĂ©dicaux afin de l’aider dans ses dĂ©cisions7.

III ‐ L’objet du dĂ©bat

En France, ces informations sont considĂ©rĂ©es comme des donnĂ©es relevant du secret mĂ©dical ce qui justifierait la stricte confidentialitĂ© qui les entoure. Il s’agit lĂ  d’une approche spĂ©cifiquement française qui fait dĂ©bat. Dans la plupart des pays Ă©trangers, les informations dosimĂ©triques ne sont pas couvertes par le secret mĂ©dical.

Pour les uns, cette confidentialitĂ© est une garantie contre une dĂ©rive possible qui conduirait Ă  une gestion du travail par la dose. Pour les autres, ce dĂ©ficit d’information constitue un frein Ă  la mise en oeuvre de l’optimisation de la radioprotection.

IV ‐ Les appels au dĂ©bat

Cette question de l’accĂšs Ă  l’information dosimĂ©trique a dĂ©jĂ  fait l’objet de discussions au sein de diverses instances qui, sans aboutir Ă  une position tranchĂ©e, ont appelĂ© Ă  un dĂ©bat sur ce sujet qui concerne tous les milieux de la radioprotection.

1 ‐ Le Groupe de travail issu des GPRAD et GPMED, baptisĂ© GT‐PCR, note dans son rapport final d’avril 2010 :

« Le GT considĂšre que les informations dosimĂ©triques relatives Ă  la dosimĂ©trie externe concernant un salariĂ© ne peuvent ĂȘtre assimilĂ©es Ă  une information mĂ©dicale et par là‐mĂȘme relever du secret mĂ©dical. Une telle situation se rĂ©vĂšle par ailleurs contre productive sur le plan de la radioprotection et de l’information qui lui est nĂ©cessaire pour progresser. Tout en admettant qu’un encadrement rĂ©glementaire reste indispensable, et considĂ©rant comme primordial l’indĂ©pendance de jugement de la PCR Ă©voquĂ©e prĂ©cĂ©demment, le GT souhaite qu’une rĂ©flexion ait lieu sur l’accĂšs Ă  l’ensemble des informations dosimĂ©triques. Par contre, le groupe rappelle qu’un examen prescrit par un mĂ©decin de maniĂšre individuelle ou collective (ce qui est le cas d’un examen radio‐toxicologique urinaire ou anthroporadiamĂ©trique) est rĂ©gi par le secret mĂ©dical au terme du code pĂ©nal et que, sauf dĂ©rogation, le rĂ©sultat de cet examen ne peut ĂȘtre transmis. »

2 ‐ A l’occasion du dĂ©bat sur le projet de passeport de dose HERCA (en juin 2010), si certains partenaires sociaux se sont opposĂ©s Ă  ce que l’employeur puisse avoir accĂšs Ă  l’information dosimĂ©trique nominative, le COCT8 a nĂ©anmoins affirmĂ© :

« Les membres du groupe de travail soulignent que le dispositif réglementaire français, qui ne prévoit pas la transmission de la dose équivalente (extrémités, cristallin) à la personne compétente en radioprotection (PCR) est un obstacle à une bonne radioprotection ».

3 ‐ Ces derniĂšres annĂ©es, un Groupe de travail du HCTISN9, baptisĂ© GT Transparence et secrets, a conduit une rĂ©flexion sur la question de la transparence en matiĂšre d’information sur le nuclĂ©aire. Le secret mĂ©dical y a Ă©tĂ© briĂšvement Ă©voquĂ© et le rapport final du Haut comitĂ© indique :

 

« Le Haut ComitĂ© prend acte qu’il peut y avoir une contradiction entre la protection au titre du secret mĂ©dical des informations dosimĂ©triques et le suivi et la maĂźtrise de l’exposition individuelle des travailleurs :

‐ le Haut ComitĂ© reconnaĂźt la nĂ©cessitĂ© d’éviter une gestion de l’emploi des salariĂ©s par la dose ;
‐ le Haut ComitĂ© reconnaĂźt Ă©galement la difficultĂ© pour les acteurs de la radioprotection d’assurer le suivi et la maĂźtrise de l’exposition de chaque travailleur sans les informations dosimĂ©triques. »

Ce commentaire du Haut comitĂ© l’a cependant conduit Ă  Ă©mettre la « recommandation n°5 » suivante :

« Le Haut ComitĂ© recommande qu’une instance de concertation existante ou un groupe de travail pluraliste impliquant toutes les parties prenantes puisse se saisir de ce dĂ©bat et proposer des recommandations permettant de concilier les diffĂ©rents points de vue.

 Le Haut Comité sera intéressé de recueillir les éléments de ce débat.»

V ‐ La position de la Coordination nationale des RĂ©seaux de PCR

La Coordination nationale des RĂ©seaux de PCR, instituĂ©e officiellement le 7 octobre 2011, estime ĂȘtre un des acteurs lĂ©gitime pouvant exprimer le sentiment largement partagĂ© des PCR.

V ‐ 1. Le constat

L’évolution rĂ©glementaire dans le temps, qui a prĂ©cisĂ© et cadrĂ© les missions de la PCR, associĂ©e Ă  l’évolution des techniques de mesures, font que la PCR, acteur de terrain au plus prĂšs des travailleurs exposĂ©s, consacre aujourd’hui un temps important ‐ parfois un temps plein ‐ Ă  l’exercice de ses missions. Il s’agit lĂ  d’un dispositif spĂ©cifique au risque radiologique qui est montĂ© en puissance au cours du temps et a fait ses preuves et qu’il convient donc de conforter en lui donnant les moyens d’exercer ses missions.

Parmi ses missions, la PCR doit s’assurer du respect des limites rĂ©glementaires en fonction du classement des travailleurs mais surtout elle est l’acteur‐clĂ© de la mise en oeuvre de l’optimisation de la radioprotection visant Ă  rĂ©duire les expositions Ă  un niveau le plus faible possible. Pour ce faire, elle doit conduire (et renouveler rĂ©guliĂšrement) des Ă©tudes de poste afin d’évaluer l’exposition des travailleurs. Les donnĂ©es issues du suivi dosimĂ©trique constituent alors une information clĂ© pour la PCR car elles viennent soit valider l’étude de poste soit au contraire rĂ©vĂ©ler des failles dans l’évaluation prĂ©visionnelle d’exposition.

Bien des Ă©tudes de poste peuvent ĂȘtre menĂ©es de façon gĂ©nĂ©rique. Or, par expĂ©rience, les PCR savent fort bien que les expositions individuelles Ă  un mĂȘme poste de travail peuvent ĂȘtre trĂšs diffĂ©rentes d’une personne Ă  une autre et que, par ailleurs, pour un mĂȘme travailleur des dĂ©rives peuvent apparaĂźtre au cours du temps. De telles observations sont en particulier flagrantes dans certains secteurs pour ce qui concerne les expositions aux extrĂ©mitĂ©s.

Ce point de vue est le mĂȘme quelles que soient les voies d’exposition et sans doute plus encore en matiĂšre d’exposition interne oĂč, au‐delĂ  du respect des limites de dose engagĂ©e, les acteurs de la radioprotection tentent de tout mettre en oeuvre pour Ă©viter tout risque de contamination interne.

Enfin, une directive‐cadre en matiĂšre de protection contre les rayonnements ionisants est attendue prochainement. Elle va entĂ©riner les derniĂšres recommandations de la CIPR d’avril 2011 ‐ réévaluant le risque radio‐induit de cataracte ‐ en abaissant la limite rĂ©glementaire annuelle pour le cristallin de 150 mSv Ă  20 mSv. Ce point sera probablement le facteur limitant sur certains postes de travail Ă  l’avenir. Alors que c’est bien la PCR qui est concernĂ©e au quotidien par ces problĂ©matiques, elle n’aura pas, là‐encore comme pour le dosimĂ©trie des extrĂ©mitĂ©s, connaissance de ces informations primordiales.

Il est donc essentiel pour la PCR, dans l’exercice de ces missions, d’avoir accĂšs Ă  l’ensemble dĂ©taillĂ© de toutes les donnĂ©es dosimĂ©triques.

V ‐ 2. La demande

A l’instar des diffĂ©rentes instances qui se sont exprimĂ©es sur le sujet (cf. chapitre IV), la Coordination observe qu’il y a une rĂ©elle contradiction entre le dĂ©faut d’accĂšs Ă  l’information dosimĂ©trique pour les PCR et la mise en oeuvre d’une radioprotection adaptĂ©e par ces mĂȘmes acteurs.

Cette situation apparait d’autant plus paradoxale qu’une des missions de la PCR est de produire auprĂšs de l’IRSN l’information relative Ă  la dosimĂ©trie opĂ©rationnelle.

La Coordination estime que les donnĂ©es issues du suivi dosimĂ©trique ne peuvent ĂȘtre assimilĂ©es Ă  une information diagnostique. Cela vaut pour les rĂ©sultats d’exposition externe mais aussi pour ceux relevant de l’exposition interne. En effet, la connaissance (par anthropogammamĂ©trie ou radiotoxicologie) d’une contamination interne ‐ en nature isotopique et en activitĂ© ‐ renseigne d’abord sur une situation d’exposition que la PCR devra maĂźtriser sans attendre. Ensuite, elle permet d’effectuer un calcul de dose (volet rĂ©glementaire) de la mĂȘme façon que l’on calcule une dose reçue par exposition externe.

Elle ne constitue donc pas un Ă©lĂ©ment de diagnostic comme peut l’ĂȘtre, par exemple, la recherche d’un marqueur cancĂ©reux chez un patient, information qui, elle, relĂšve clairement du secret mĂ©dical.

La connaissance des informations dosimétriques permettrait en outre à la PCR de collaborer plus activement et plus rapidement avec le médecin du travail pour optimiser la radioprotection.

La Coordination tient Ă  souligner que la France est isolĂ©e dans sa dĂ©marche actuelle et que bien d’autres pays dĂ©mocratiques, attachĂ©s au caractĂšre confidentiel des donnĂ©es mĂ©dicales, n’assimilent pas les informations dosimĂ©triques Ă  une information mĂ©dicale.

La Coordination est aussi sensible Ă  la crainte, exprimĂ©e par des partenaires sociaux, d’une gestion de l’emploi des salariĂ©s par la dose.

En consĂ©quence, la Coordination nationale des RĂ©seaux de PCR demande que les PCR puissent avoir un accĂšs, via le systĂšme sĂ©curisĂ© de SISERI, Ă  l’ensemble des informations dosimĂ©triques des travailleurs qui les concernent au mĂȘme titre que le mĂ©decin du travail.

La Coordination souhaite donc qu’une modification des dispositions rĂ©glementaires actuelles soit engagĂ©e en ce sens.

Enfin, dans un tel contexte, la Coordination souhaite que des outils juridiques permettent de renforcer l’indĂ©pendance de la PCR, en particulier pour que l’employeur ‐ en‐dehors des situations spĂ©cifiques oĂč l’employeur est PCR ‐ ne puisse exiger la transmission des informations de suivi dosimĂ©trique auxquelles il n’a pas droit ; la transmission au travailleur reste de la responsabilitĂ© du MĂ©decin du Travail.

 

Références

1 Articles R.4451‐82 à R.4451‐86 du Code du Travail.
2 ArrĂȘtĂ© du 30 dĂ©cembre 2004 relatif Ă  la carte individuelle de suivi mĂ©dical et aux informations individuelles de dosimĂ©trie des travailleurs exposĂ©s aux rayonnements ionisants.
3 Articles R.4451‐68 à R.4451‐74 du Code du travail.

4 Article L.226‐13 : « La rĂ©vĂ©lation d’une information Ă  caractĂšre secret par une personne qui en est dĂ©positaire
soit par Ă©tat ou par profession, soit en raison d’une fonction ou d’une mission temporaire, est punie d’un an
d’emprisonnement et de 15000 euros d’amende ».
5 Article L.226‐14 du Code pĂ©nal.
6 Voir le site du Conseil de l’ordre des mĂ©decins : http://www.conseil‐national.medecin.fr/article/article‐4‐
secret‐professionnel‐913
7 Article L.1111‐6 du Code de la SantĂ© Publique.

8 Commission d’Orientation des Conditions de Travail (commission n°5). Instance consultative placĂ©e sous
tutelle de la DGT.
9 Haut ComitĂ© pour la Transparence et l’Information sur le SĂ©curitĂ© NuclĂ©aire. http://www.hctisn.fr

Le livre blanc sur le suivi des expositions

CORPAR / RESEAUX : GROUPES MIROIRS DES ATELIERS DE LA DGT (Juillet 2014)

 

PREAMBULE

La PCR n’a pas accĂšs direct Ă  toutes les doses en particulier aux valeurs de dose aux extrĂ©mitĂ©s et de dose interne (dose efficace engagĂ©e) !…

La coordination s’est autosaisie de ce problĂšme; un document a alors circulĂ© dans les rĂ©seaux fin 2011 dĂ©but 2012 et obtenu l’aval de tous les rĂ©seaux.

La CoRPAR a proposĂ© que les PCR puissent avoir un accĂšs, via le systĂšme sĂ©curisĂ© SISERI, Ă  l’ensemble des informations dosimĂ©triques des travailleurs qui les concernent au mĂȘme titre que le mĂ©decin du travail (MDT). La CoRPAR souhaite donc qu’une modification des dispositions rĂ©glementaires actuelles soit engagĂ©e en ce sens.

Enfin, dans un tel contexte, la Coordination souhaite que des outils juridiques permettent de renforcer l’indĂ©pendance de la PCR, en particulier pour que l’employeur – en-dehors des situations spĂ©cifiques oĂč l’employeur est PCR – ne puisse exiger la transmission des informations de suivi dosimĂ©trique auxquelles il n’a pas droit ; la transmission au travailleur reste de la responsabilitĂ© du MDT.

Cette prise de position a été remise à la DGT et est publiée sur ce site.

INITIATIVE de la DGT du MinistĂšre du Travail : le Groupe de Travail sur la surveillance radiologique des travailleurs

La Direction GĂ©nĂ©rale du Travail a créé 1 Groupe de travail s’appuyant sur 4 ateliers techniques pour rĂ©diger un livre blanc de la surveillance radiologique des travailleurs en amont de la transposition de la nouvelle Directive EuropĂ©enne « Normes de Bases » (59/ 2013). Ces ateliers ont pour objet de rĂ©pondre aux questions suivantes :

Pourquoi un suivi dosimétrique? Attentes et objectif? (atelier 1)

Quelles techniques pour satisfaire ces objectifs: pour l’exposition externe (atelier 2) et interne (atelier 3)

Quelles donnĂ©es doivent ĂȘtre disponibles? Quel est leur statut? Qui y a accĂšs? (atelier 4)

La CORPAR dans son ensemble s’est constituĂ©e en groupe miroir pour discuter des prises de position des GT tant sur le sujet de l’accĂšs aux donnĂ©es que sur d’autres aspects. Mi-juin les ateliers ont commencĂ© Ă  produire des textes de synthĂšse, 5 rĂ©seaux ayant eu leur rĂ©unions plĂ©niĂšres entre le 15 juin et dĂ©but juillet se sont constituĂ©s en groupes miroirs pour discuter ces projets de synthĂšses.

Ce qui ressort des 5 groupes miroirs

Ces rĂ©unions ont regroupĂ© en tout entre 200 et 220 PCR et acteurs de la radioprotection dont une dizaine de mĂ©decins du travail. Les rĂ©unions se sont tenues dans quatre rĂ©seaux rĂ©gionaux : APCRAP (PCR seulement mĂ©dicaux) Centre, ESTRAD, RAMIP (avec prĂ©sence de PCR et acteurs de la radioprotection de l’industrie) et un rĂ©seau sectoriel et rĂ©gional CNRS/INSERM/UniversitĂ© (PCR recherche)

REACTIONS SUR LES PROPOSITIONS DE DOCTRINE ISSUES DU GT1

1/ Confirmation dans les 5 rĂ©seaux de l’existence de travailleurs classĂ©s en catĂ©gorie B mais non exposĂ©s au sens de la Directive EuropĂ©enne (Code du Travail l’article R4451-46[1], Code de la SantĂ© Publique article R1333-8[2]) et Ă©galement de non-A, non-B qui sont exposĂ©s au sens CIPR de « exposĂ© Ă  un risque dĂ» aux rayonnements ionisants » (Code du Travail l’article R4451-1) exemple du personnel soignant accueillant dans les services de soins des patients ayant eu une administration de radiopharmaceutique, exemple des brancardiers ou des ambulanciers, exemple de nombreux travailleurs de l’aĂ©ronautique, exemple des frequent flyers).

Les frĂ©quent flyers sont dĂ©jĂ  considĂ©rĂ©s comme exposĂ©s (B) dans plusieurs Ă©tablissements de l’industrie (RAMIP).

2/ La proposition de dĂ©finition du travailleur « soumis au risque liĂ© Ă  l’exposition aux rayonnements ionisants» pour couvrir tous ces cas de figure est bien accueillie dans les cinq rĂ©seaux,

Un travailleur est considĂ©rĂ© comme « soumis Ă  un risque dĂ» aux rayonnements ionisants » dĂšs lors qu’il:

  • Entre en zone rĂšglementĂ©e du fait de son activitĂ©
  • Met en Ɠuvre une source de rayonnements ionisants
  • Intervient dans des situations d’urgence radiologique ou post accidentelle

  • Est exposĂ© Ă  une concentration de radon supĂ©rieure au niveau de rĂ©fĂ©rence
  • Est exposĂ© aux rayonnements cosmiques dans le cadre de son activitĂ© professionnelle

3/ Il y a unanimitĂ© pour dire qu’il manque dans la dĂ©finition du travailleur « soumis
 » un cas de figure: « les travailleurs accompagnants de patients «sources » en mĂ©dical (APCRAP, ESTRAD, Centre) ou des animaux « sources » en recherche. (CNRS/INSERM)»

4/ quid du suivi des non A Non B?

Les premiĂšres rĂ©actions vont toujours dans le sens de la peur de la complexification, (« mais alors tout le personnel de l’hĂŽpital (ou de l’industrie aĂ©roportĂ©e), va ĂȘtre soumis
 ; on créé une troisiĂšme classe ? svp, NON ; on va devoir suivre tout le personnel de l’installation , on va multiplier par 10 le nombre de dosimĂštres)

Puis certains pensent qu‘une partie du personnel classĂ© B qui ne devrait pas l’ĂȘtre (surclassĂ© par prĂ©caution pour ĂȘtre suivi) ; on pourrait donc dĂ©gonfler la classe des B pour les mettre en Non A Non B, parfois appelĂ© C (RAMIP), et les suivre avec de la dosimĂ©trie collective (ambiance) ou calculĂ©e lorsque l’étude de poste le permet, voire avec une dosimĂ©trie individuelle, mais sans suivi mĂ©dical renforcĂ©.

Oui, on continuera Ă  faire des Ă©tudes de poste (tous), on dĂ©cidera de ne pas classer des travailleurs « soumis » ; on « suivra » donc des travailleurs jusque lĂ  non suivis qui ne seront donc plus exclus, et on allĂ©gera le « suivi » d’autres travailleurs jusque lĂ  classĂ©s en B.

Lorsque la discussion dure assez longtemps la notion d’approche graduĂ©e fait son chemin.

D’ailleurs dans le domaine de la recherche cela est dĂ©jĂ  en cours de rĂ©alisation : dĂ©classement et suivi d’ambiance (avec longues explications aux travailleurs un peu inquiets au dĂ©part de « n’ĂȘtre plus suivis » ; besoin d’aide Ă  la communication pointĂ© aussi dans le mĂ©dical) pour des travailleurs qui utilisent des appareils de RX totalement casematĂ©s (INSERM) ou mĂȘme calculĂ© pour des travailleurs soumis Ă  un trĂšs faible risque C14 ou H3 (CNRS).

5/ Il y a eu unanimitĂ© pour dire qu’il faut former les travailleurs classĂ©s et Ă  minima informer les non A non B.

L’utilisation de la dosimĂ©trie collective pour assurer le suivi, ne paraĂźt pas gĂ©nĂ©ralisable, mais pas non plus impossible. (Attention Ă  la non homogĂ©nĂ©itĂ©)

PlutĂŽt que de fournir une liste des personnes soumises aux RI Ă  SISERI une fois par an, pourquoi ne pas ouvrir la FIERI (fiche individuelle exposition aux rayonnements ionisants) aux non A non B ? RĂ©ponse: c’est dĂ©jĂ  –difficile pour les classĂ©s d’avoir des FIERI bien remplies alors

 (ESTRAD)

Refus de fournir des doses ridicules à SISERI pour les non classés (Centre, RAMIP)

La doctrine du GT1 est donc globalement bien accueillie dans les réseaux sollicités

REACTIONS SUR LES PROPOSITIONS DE DOCTRINE ISSUES DU GT4

1/ les prĂ©sents restent unanimement d’accord (dans les 5 rĂ©seaux) avec la prise de position CORPAR de 2012 sur la nĂ©cessitĂ© pour les PCR de disposer des informations dur les doses Ă©quivalentes et les doses internes. Accord de tous les MDT prĂ©sents (prĂ©sence dans 3 groupes miroirs)

2/ unanimement les PCR sont favorables Ă  un rapprochement (mais c’est dĂ©jĂ  presque partout le cas partout) avec le MDT et tous les acteurs de la prĂ©vention.

2.1la charge de travail des MDT et leur faible nombre est pointé du doigt dans plusieurs réseaux.

3/Actuellement l’accĂšs aux donnĂ©es « non autorisĂ©es » est trĂšs mĂ©decin-dĂ©pendant d’aprĂšs les PCR ; la plupart fournissent ces donnĂ©es (y compris interne) soit directement, soit en passant par le travailleur lui mĂȘme, soit en donnant un accord Ă©crit aux laboratoires fournisseurs de dosimĂ©trie passive (pour les doses Ă©quivalentes).

4/ tous les mĂ©decins du travail prĂ©sents (services autonomes) ont confirmĂ© fournir ces informations aux PCR et ĂȘtre hors la loi. Ils ont aussi affirmĂ© ne pas ĂȘtre Ă  mĂȘme de faire des calculs de dose interne avec les donnĂ©es des examens prescrits. Ils font toujours appel Ă  des experts (PCR, physicien mĂ©dical, IRSN). Qu’en est il alors des mĂ©decins en service interentreprises ?

5/ La prise de position du GT4 pour un accĂšs de la PCR aux doses Ă©quivalentes et aux donnĂ©es du suivi de l’exposition interne -avec pour corolaire un accroissement de l’indĂ©pendance de la PCR- est bien accueillie.

6/ En ce qui concerne le secret mĂ©dical pour les expositions internes, la demande est bien sĂ»r qu’il soit levĂ© et que les PCR aient un accĂšs direct aux informations.

7/ Dans aucun des 5 rĂ©seaux, la solution qui consiste Ă  mettre la PCR dans le SST, n’est apparue comme une bonne solution pour garantir l’indĂ©pendance de la PCR.

En ce qui concerne l’amĂ©lioration des relations MT PCR dans les petits services : une suggestion d’une PCR isolĂ©e en service de mĂ©decine nuclĂ©aire privĂ©, avec un MT en interentreprises : rendre obligatoire au moins une rĂ©union annuelle, pour Ă©changer les infos et expĂ©riences.

[1] Les travailleurs exposĂ©s aux rayonnements ionisants ne relevant pas de la catĂ©gorie A sont classĂ©s en catĂ©gorie B dĂšs lors qu’ils sont soumis dans le cadre de leur activitĂ© professionnelle Ă  une exposition Ă  des rayonnements ionisants susceptible d’entraĂźner des doses supĂ©rieures Ă  l’une des limites de dose fixĂ©es Ă  l’article R. 1333-8 du code de la santĂ© publique.

[2] La somme des doses efficaces reçues par toute personne n’appartenant pas aux catĂ©gories mentionnĂ©es Ă  l’article R. 1333-9, du fait des activitĂ©s nuclĂ©aires, ne doit pas dĂ©passer 1 mSv par an. Sans prĂ©judice de la limite dĂ©finie pour les doses efficaces, les limites de dose Ă©quivalente admissibles sont fixĂ©es, pour le cristallin, Ă  15 mSv par an et, pour la peau, Ă  50 mSv par an en valeur moyenne pour toute surface de 1 cm2 de peau, quelle que soit la surface exposĂ©e.s

 

 

Transposition de la nouvelle Directive EuropĂ©enne “normes de Bases” en radioprotection: implication de la CORPAR (Septembre 2013)

La CORPAR a unanimement pris position en Avril 2012 pour un accĂšs total des PCR aux donnĂ©es dosimĂ©triques afin de remplir totalement leur fonctions. La CORPAR s’est ensuite inquiĂštĂ©e de l’impact des nouvelles limites de dose au cristallin sur la catĂ©gorisation des travailleurs. Ces positions ont Ă©tĂ© transmises aux Administrations concernĂ©es.

La DGT a de ce fait invitĂ© la CORPAR Ă  participer Ă  une Commission DosimĂ©trie qui va Ă©laborer un livre blanc sur la dosimĂ©trie-travailleur, ses rĂŽles; ses techniques; les donnĂ©es qu’elle doit produire et ceux qui y ont accĂšs. Ce livre blanc devrait ĂȘtre un apport important pour la transposition de la Directive Normes de Base.

 

Lettre de mission des GT dosimétrie des travailleurs

5 représentants de la CORPAR étaient présents le 26 septembre 2013 aux cÎtés des Pouvoirs Publics et des grands exploitants lors de la réunion de lancement de la Commission.

Cette Commission, mise en place par la DGT avec le soutien de l’ASN et de l’IRSN, est prĂ©sidĂ©e par Christine Gauron (INRS) et Pierre Barbey (CORPAR).

En vue d’Ă©laborer ce livre blanc, la DGT a mis en place 4 Groupes de Travail

Le Groupe 1 dirigĂ© par Jean Paul Samain doit rĂ©flĂ©chir aux objectifs et aux attentes correspondant Ă  la mise en place d’un sytĂšme dosimĂ©trique. Il s’agit de proposer une politique pour la dosimĂ©trie des travailleurs.

Les Groupes 2 et 3 dirigĂ©s par Catherine Roy (Formaveto) et MichĂšle Gonin (EDF) doivent faire le point sur les techniques dosimĂ©triques, respectivement pour les expositions externe et interne, de façon Ă  voir comment les attentes retenues par le Groupe 1 peuvent ĂȘtre satisfaites.

Le Groupe 4 partira des donnĂ©es dosimĂ©triques pour rĂ©flĂ©chir Ă  leur statut, Ă  leur traitement aux acteurs concernĂ©s et Ă  l’accĂšs Ă  ces donnĂ©es.

La CORPAR sera présente dans les Groupes de Travail; sa mission y sera de représenter les secteurs médicaux, la recherche et la petite industrie, ainsi que les PCR de tous les secteurs.

La CORPAR a fourni sa prise de position comme un élément initial pour la discussion des Groupes de Travail.

Évùnements à venir